Depuis une décennie, « innovation » se retrouve partout dans le discours autour de l’entrepreneuriat.  Pourtant, il y a une trentaine d’années le terme était peu utilisé. Il y avait les inventions, issues de la R et D et les ventes issues d’efforts de commercialisation.

La différence entre invention et innovation

Dans ma carrière d’ingénieur*, j’ai eu l’occasion de développer plusieurs produits dans l’industrie textile. Par exemple,  avec une équipe de chercheurs, nous avons inventé une protection contre la détection thermique de véhicules militaires, un tissu antimicrobien permanent pour uniformes d’infirmière, un absorbant d’huile cinq fois supérieur aux produits concurrents. Pourtant, en dépit de l’atteinte des objectifs techniques de ces réalisations, elles n’ont pas toute connu un  succès commercial. C’est là la différence entre l’invention et l’innovation : la réussite sur le marché.

Suite à la crise du H1N1, il y a dix ans, alors que la population s’inquiétait de voir les infirmières porter leur uniforme dans le métro ou l’autobus, j’ai introduit une collection de vêtements qui éliminait au contact presque instantanément les virus les plus coriaces, même après 100 lavages. Faute de demande j’ai donné l’inventaire à une œuvre de charité. À croire que j’ai eu tort, d’avoir raison trop tôt.

Avoir un produit compétitif n’est pas suffisant

Jeune ingénieur*, il y a plusieurs années, je croyais qu’il suffisait d’avoir un produit qui se démarquait avec un ratio prix/performance avantageux pour en assurer la prospérité. Avec l’arrivée des cheveux blancs, je n’ai plus ces illusions.  Je sais maintenant que l’étape de création d’un produit compétitif ne représente que 20% du travail,  le reste doit se consacrer à l’effort de commercialisation – vive Vilfredo Pareto.

Au début du siècle passé, le volet invention de l’innovation occupait presque toute la place.  Le passage du rural à l’industrialisation a provoqué une demande pour tout. Il suffisait d’offrir une nouveauté pour que s’érige une usine de production.  Aujourd’hui, à part quelques exceptions,  les inventions, si pertinentes soient-elles, demandent un investissement considérable pour les faire connaitre aux acheteurs potentiels  et surtout les faire ressortir de la masse dans cette sur abondance d’offres. Il suffit de voir les statistiques sur les brevets pour se rendre compte que seulement un infime pourcentage se trouve sur le marché.

Une stratégie de commercialisation; un « must »

Le virage innovation semble maintenant bien amorcé. La R et D n’est plus qu’une affaire de produit ou de procédé, mais aussi de stratégie de mise en marché.   Je m’adresse aux inventeurs, créateurs et patenteux : assurez-vous d’intégrer, assez tôt dans votre processus de création, les bons offices d’experts en commercialisation.  Ça pourrait vous éviter d’avoir à remettre votre inventaire aux œuvres de charité

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